Entrevue avec une PME de la cohorte 2018 : Épiceries LOCO

Andréanne Laurin Épicerie LocoÀ quelques semaines du début de la 3e édition du Parcours Développement durable Montréal, nous vous proposons une série d’entrevues avec des PME de la première cohorte.

C’est une manière de garder contact avec nos ancien.ne.s participant.e.s et de savoir comment leurs entreprises relèvent les défis sociaux et environnementaux qu’elles s’étaient fixés en 2018.

La série d’entrevues continue avec Épiceries LOCO et leur représentante Andréanne Laurin.

 

Un an plus tard, quel regard portez-vous sur votre participation au Parcours Développement durable?

Aujourd’hui je garde le souvenir de l’esprit de cohorte et de l’enthousiasme qu’apporte le Parcours Développement durable, en réunissant pendant une année complète 15 à 20 PME autour d’un objectif d’intégration de pratiques écoresponsables.

 

Quel a été l’apport le plus important du Parcours à vos yeux?

Pour LOCO c’était super pertinent de jongler entre les activités de groupe et les séances de coaching individuelles, et ce sont ces dernières qui nous ont particulièrement aidées. C’est à ce moment du parcours que nous avons précisé la mise en œuvre de solutions concrètes, et notre coach Thierry de Greef nous a beaucoup aidé dans la manière de commercialiser nos produits en magasin.

 

Lors des différents évènements du parcours (formations, réseautage, C2, coaching, certification Écoresponsable, mentorat W4C…), avez-vous fait des rencontres pouvant conduire à des opportunités d’affaires/de partenariat pour votre organisation? Ou qui ont eu une influence quelconque sur votre stratégie/vos produits/vos services?

Oui dans le cadre du programme Women4Climate (W4C) j’ai eu la chance d’avoir Véronique Doucet (Directrice du Service du développement économique de la ville de Montréal) comme mentore. Véronique m’a mise en contact avec beaucoup de personnes pertinentes pour LOCO à Montréal. J’ai aussi eu l’occasion de me déplacer à Paris pour une conférence W4C, et de rencontrer plusieurs acteurs de l’alimentation responsable en France.
Ce sont des rencontres qui nous ont influencées chez LOCO dans notre recherche d’innovations pour mieux communiquer l’aspect écologique présent dans nos produits, auprès de nos clients.

 

Vous avez bénéficié du programme de mentorat Women4Climate proposé au sein du Parcours. Comment s’est déroulée votre relation avec votre mentore Véronique Doucet de la Ville de Montréal et quels ont été ses apports pour vous?

Le mentorat Women4Climate a été précieux pour nous. Véronique, notre mentore, nous a aidées à cheminer sur des enjeux internes, des points très concrets, tout en nous formant sur certains sujets de gestion et en nous mettant en relation avec des personnes vraiment pertinentes pour LOCO.

 

Que vous a apporté le programme ECORESPONSABLE, dont la préparation de la certification est intégrée au Parcours Développement durable?

Chez LOCO, notre raison d’être repose sur l’intégration de pratiques écoresponsables, donc la certification a été un cadre structurant même si nous avions déjà mis en place de nombreuses actions en la matière.
De manière générale, c’est une bonne chose que le programme Écoresponsable existe et se développe, puisque l’initiative contribue à la conscientisation des entreprises sur le sujet.

 

Si vous aviez un seul conseil à donner aux PME qui vont intégrer la cohorte 2020 du Parcours Développement durable, ce serait lequel?

Faire ses devoirs avant d’intégrer la cohorte, évaluer à première vue son impact à tous les niveaux de l’organisation tout en gardant l’esprit ouvert!
C’est un peu cliché, mais l’impact environnemental et social d’une entreprise ne se résume pas à la photocopieuse. En ayant une vue d’ensemble de son organisation en démarrant le Parcours, on s’assure de se mettre dans les bonnes conditions pour aller de l’avant et trouver rapidement des solutions.

 

Quel était votre état d’esprit avant d’intégrer le Parcours Développement durable et qu’avez-vous accompli depuis votre inscription?

Chez LOCO on ressentait le besoin de se former et de s’outiller pour aller plus loin en matière de pratiques écoresponsables. La participation au Parcours Développement durable allait dans ce sens, et on l’a appréhendé comme un programme de formation continue sur un an pour une bonne partie de l’équipe et non une seule personne.

 

Où en-êtes-vous aujourd’hui dans votre démarche de développement durable?

Aujourd’hui, l’équipe LOCO s’assure d’évaluer l’impact environnemental lors de chaque prise de décision au sein de l’entreprise. Notre démarche de développement durable est vraiment intégrée aux opérations de l’organisation. Nous avons également obtenu la certification carbone neutre l’été dernier.

Nous avons aussi mis en place, depuis bientôt 2 ans, un calculateur d’émissions de gaz à effet de serre, conçu en partenariat avec le Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG) et Polytechnique Montréal. Cet outil prend en compte tout le cycle de vie d’un produit donné et nous sert à l’interne pour faire des choix d’approvisionnement responsable. Cet outil permet aussi de sensibiliser notre clientèle.

 

Quels sont vos prochaines étapes et vos prochains défis en matière de développement durable au sein de votre organisation?

Après avoir ouvert 3 épiceries zéro-déchet, nous voulons désormais essaimer notre modèle. Nous avons étudié plusieurs pistes, dont le système de franchise, mais cela nous est apparu trop lourd et lent à mettre en place.
On est donc en train d’ajuster un modèle ouvert, qu’on souhaite lancer dans les prochains mois, pour aider des porteurs de projet à ouvrir leur épicerie zéro déchet. En se positionnant davantage en tant que consultantes et guides, on espère pouvoir participer activement à la multiplication d’initiatives similaires à LOCO au Québec.

 

Avez-vous observé des changements au sein de votre culture d’organisation vis-à-vis du développement durable? Et si non, de votre point de vue, quelles en sont les raisons?

C’est difficile de parler de culture d’organisation alors que nous sommes une jeune startup. En revanche, on peut dire que le Parcours nous a permis de tester des choses et de confirmer l’orientation que l’équipe voulait prendre avec LOCO. La participation au Parcours a révélé une belle stabilité, un noyau dur avec des convictions communes et capable d’avancer doucement mais sûrement vers notre vision d’entreprise.

 

Quels ont été / sont les éventuels freins au déploiement d’une démarche de développement durable observés dans votre organisation? Et quelles actions mettez-vous en place pour lever ces freins?

Plusieurs freins au déploiement de notre mission ont été identifiés et certains persistent, mais on les gère tranquillement, un par un, en surfant sur la vague de changements comportementaux récemment observée au sein de notre société (Pacte pour la transition, Marche pour le climat…).
Par exemple, on n’a pas encore atteint notre objectif de 100% zéro déchet (aujourd’hui nous sommes à environ 80% auprès de nos clients, 50% auprès de nos fournisseurs), car il reste encore de nombreux produits qui ne remplissent pas les critères du zéro-déchet. Pour lever ce frein, nous travaillons régulièrement avec nos fournisseurs pour changer petit à petit leurs pratiques et aller vers un élargissement des références de produits zéro-déchet disponibles.

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